45.  A la recherche de Roswyn

 

   A Cinaxa, Gunther, l'espion du duc de Roncenoir, avait réussi à se faire engager en tant que serviteur dans le palais. Très vite, son ancien métier de paysan et d'éleveur de bestiaux avait joué à son avantage. Son habileté à s'occuper des bêtes et à découper les viandes l'avait rapidement fait affecter aux cuisines où, tout en travaillant avec assiduité, il n'omettait pas de tendre l'oreille à tous les racontars les plus ou moins crédibles qui se propageaient parmi ses collègues ouvriers.

   Il apprit ainsi qu'il était sérieusement question d'un prochain mariage entre le gouverneur Gildric et la jeune Alix, fille du gouverneur Willibert de Sybaris. Cette nouvelle, au même titre que d'autres, les plus abracadabrantes les unes que les autres, ne lui sembla d'aucun intérêt. A aucun moment il n'entendait parler d'Eléonor, la fille de Gildric, et il aurait aimé en apprendre davantage, n'était-ce pas la raison pour laquelle Norbert l'avait envoyé en Phaéton ? Naturellement prudent et réservé, Gunther n'engageait jamais la conversation sur ce sujet avec ses collègues, la curiosité d'un nouvel engagé était souvent mal venue. Un jour pourtant, sa patience fut récompensée. En effet, un cuisinier très volubile annonça à ses collègues que sa demeure parmi de nombreuses autres, avait été retournée de fond en comble une semaine auparavant et que des soldats du gouverneur avaient parcouru la ville en réalisant des perquisitions dans différents quartiers.

 

   - Oui je sais, s'écria un des cuisiniers, Gildric aurait au moins pu épargner ces désagréments aux ouvriers qui travaillent au palais !

   - C'est à croire qu'il ne nous fait pas plus confiance qu'au reste de la population, avança un autre.

   - Qu'y pouvons-nous, nous autres s'il n'a pu mieux surveiller sa fille ?

 

   Devant l'étonnement affiché par Gunther, son plus proche voisin de travail lui dit :

   - Ah oui c'est vrai ! Tu viens de Meruvia toi, tu n'es donc pas au courant.

   - Heu... non, rétorqua l'espion.

 

   L'homme reprit à l'endroit de Gunther :

   - Eleonor, la fille du gouverneur, s'est enfuie du palais en compagnie d'étrangers et Gildric supposait qu'ils n'avaient pas quittés la ville mais qu'ils s'y étaient cachés. C'est pourquoi les soldats ont fouillé un peu partout et causés de nombreux désagréments aux habitants de Cinaxa.

   - Et pourquoi la fille s'est-elle enfuie du palais, demanda l'espion ?

   - Certains avancent qu'elle aurait changé d'avis concernant son mariage avec le roi d'Ethyria qui était venu faire sa demande officielle à Cinaxa mais mon cousin, qui est affecté au service de la table du gouverneur, m'a assuré ce matin même que la raison était tout autre. Il paraît qu'Eleonor aurait aidé à faire sortir un document secret de l'île pour le faire remettre à un haut personnage en Meruvia.

 

   A ce moment, le cousin en question faisait son entrée dans les cuisines, porteur d'une nouvelle toute fraîche.

   - Le gouverneur vient de faire arrêter toutes les recherches dans la ville, dit-il. Je viens d'apprendre que les espions de Gildric en Meruvia assurent qu'Eleonor a quitté l'île et aurait été vue en compagnie d'un homme en direction de la cité d'Ixos.

 

   Irrité, le chef des cuisines frappa plusieurs fois dans ses mains en s'écriant :

   - Il suffit, vous tous ! Cessez immédiatement ces racontars et reprenez le travail immédiatement.

 

   Satisfait de ce qu'il venait d'apprendre, Gunther se remit à sa tâche tout en pensant :

   - Le capitaine Hubert sera heureux d'apprendre au duc qu'Eleonor se dirigeait vers Ixos, il ne me reste plus qu'à découvrir ce que contenait ce mystérieux document.

 

   Gunther passa une bonne partie de la nuit à réfléchir. Sa crédibilité auprès du duc de Roncenoir allait très certainement résulter de la validité de toutes les recherches que le maître d'Ethyria lui avait demandé de réaliser. L'ancien paysan avait besoin d'argent, des renseignements complémentaires sur le mystérieux document dont on lui avait parlé viendraient certainement grossir sa bourse trop plate à son goût. Il était cependant déjà très satisfait d'avoir appris quelle était la destination empruntée par la fille du gouverneur de Cinaxa. Le duc désirait plus que tout retrouver Eleonor et Gunther savait que ce renseignement obtenu presque miraculeusement serait déjà très précieux.

   En fin d'après-midi du lendemain, une fois son labeur achevé, l'ancien paysan d'Ilos partit à la rencontre du cousin de son voisin de travail et le retrouva dans une petite auberge située dans le bas de la cité. Gunther s'avança vers l'homme et lui dit :

   - Hé l'homme ! Je te reconnais, tu es le cousin de mon voisin de travail dans les cuisines du palais. Te plairait-il de déguster un bonne pinte de bière en ma compagnie ? Je n'ai pas encore beaucoup de connaissances ici à Cinaxa et cela me ferait du bien de causer un peu avec des autochtones ; c'est moi qui régale évidemment !

   La bonhomie affichée par l'espion, mais surtout la perspective de se rincer le gosier à l'oeil plut immédiatement à l'homme qui accepta aussitôt. Gunther jeta un coup d'oeil autour de lui, la petite auberge était le lieu de rendez-vous des gens du peuple et d'ouvriers de nombreuses corporations de Cinaxa. L'endroit était déjà bondée mais les deux hommes purent trouver place à une petite table située dans un coin de l'auberge. La bière et le vin aidant, un brouhaha indescriptible s'élevait de l'endroit de telle sorte que Gunther et son compagnon durent élever quelque peu la voix afin de se comprendre.

 

   - J'ai cru comprendre que tu étais nouveau ici à Cinaxa, demanda l'homme ?

   L'espion répondit :

   - Effectivement, voilà seulement un peu plus d'une semaine que je suis arrivé et ton cousin que j'ai rencontré lors de mon débarquement, et qui est un homme très affable d'ailleurs, m'a permis d'obtenir l'emploi de découpeur dans les cuisines du palais.

   - Oui, mon cousin est un homme qui aime rendre service, reprit l'homme. Tu viens de Meruvia je crois, quelles sont les nouvelles du royaume ?

 

   C'est ainsi que s'engagea la conversation entre Gunther et son compagnon. Quelques pintes de bière plus tard, l'homme se faisait déjà très bavard et, s'il le pouvait, n'omettait de répondre à aucune question de son interlocuteur.

   L'ancien paysan ayant engagé une nouvelle conversation sur les fiançailles avortées du duc de Roncenoir, son compagnon émit quelques réserves à l'éclairer un peu plus sur ce sujet.

 

   - Je suis valet à la table du gouverneur, avoua-t-il à Gunther. Cette place me permet d'apprendre beaucoup de nouvelles qui circulent dans le palais mais je m'oblige à ne pas trop parler. Tu comprends, Gildric n'est pas un homme facile et je me méfie de sa garde personnelle, ces hommes sont tous dangereux et n'hésiteraient pas à emprisonner un des valets ou employé qui aurait affiché une langue trop longue.

   - Je comprends, l'ami, répondit l'espion sur un ton amical, mais je vois que ton pichet est vide... Holà tenancier, apporte nous de la bière veux-tu ?

 

   Les pintes de bière se succédèrent les unes aux autres mais l'espion ne toucha qu'à la moitié de celles qui lui furent servies tandis que son compagnon engloutissait allègrement les siennes.

   C'est ainsi que se délia finalement la langue de l'homme et qu'il put enfin révéler à Gunther :

 

   - Et tiens-toi bien... Le document que la fille de Gildric aurait emporté avec elle à Meruvia est quelque chose de très spécial. L'entourage du duc suppose maintenant qu'il s'agirait des plans d'un bâton de feu qui aurait été mis au point par les mages de Tour Blanche, dans l'Est de Phaéton. Mais chuut...n'en parle à personne, cela semble être un secret d'état.

 

   L'espion rassura l'homme, lui offrit une dernière pinte et, la nuit étant déjà bien avancée, rentra se coucher dans le baraquement attenant au palais, là où dormaient tous les ''petits'' employés de Gildric. Malgré l'heure tardive, l'ancien paysan ne s'endormit pas de suite, Il jubilait. La nouvelle qu'il venait d'apprendre allait certainement lui faire obtenir les plus grandes faveurs de Norbert de Roncenoir, une dernière pensée lui vint à l'esprit avant de s'endormir :

 

   - Cet imbécile m'a appris tout ce que je voulais savoir, je n'ai plus qu'à quitter cet endroit au plus tôt et rentrer à Ethyria. Cette fois ma fortune est faite…

 

*   *   *

 

   Dans la famille de wyglen, l'elfe de la tribu des Tes-elwens qui avait attenté à la vie de Roswyn et qui se trouvait actuellement soigné dans une dépendance de la prison de Rochegrise, une dispute venait d'éclater. Tout en pleurs, Cylin, la jeune soeur de wyglen reprochait avec virulence à ses parents d'avoir laissé partir son frère seul, en direction de la petite cité des Collines.

 

   - Depuis tout le temps que mon frère est parti... Nous sommes sans nouvelles de lui ! Il aurait dû être rentré depuis longtemps... Pourquoi ne revient-il pas, que lui est-il arrivé ? Oh, je vous déteste pour m'avoir empêchée d'accompagner Wyglen pour l'aider à accomplir cette sale besogne... Qui sait s'il n'est pas mort maintenant, étendu au pied d'une colline et gisant dans son propre sang ? Par la déesse Ellen, je vous jure qu'avec ou sans votre approbation je partirai à sa recherche et je vous jure que je le retrouverai, fusse-t-il mort ou vif !

   Themwyel, le père de Cylin, regarda sa fille d'un air courroucé et répondit :

   - Sache que si nous t'avons interdit d'accompagner ton frère c'est parce que nous avons trouvé ce projet dangereux. Je ne pouvais pas vous laisser partir tous les deux à Rochegrise tout en sachant qu'une compagnie de soldats du roi d'Ethyria s'y trouvait à ce moment. La semaine prochaine je serai officiellement reconnu comme chef de la tribu des Tes-elwens et j'ai besoin de toi à mes côtés, je veux que tu diriges le clan avec moi !

 

   Tout en pleurs, Illiëen, mère de Cylin, implora sa fille :

   - Pourquoi nous détestes-tu mon enfant ? S'il vous était arrivé le pire à tous les deux ? Devrai-je pleurer maintenant la mort de mes deux enfants ? Nous t'avons interdit de quitter le village afin de t'épargner, toi ma seule fille. Et puis, qui te dit que ton frère ne rentrera pas bientôt parmi nous, pourquoi penser au pire ? Même si nous n'avons pas de nouvelles, mon fils est vivant, je le sens, le coeur d'une mère ne peut ignorer cela.

 

   La jeune fille sembla se calmer quelque peu. Elle promit de prendre patience et d'attendre le retour de son frère. Quelques instant plus tard, prétextant une profonde fatigue, Cylin salua ses parents et partit se coucher.

   Au cours de la seconde moitié de la nuit, un cavalier encapuchonné, quittait précipitamment le village Tes-elwens et galopait vers l'Ouest.

 

   Au même moment, dans le bourg de Rochegrise, l'elfe Wyglen qui venait de sortir de son coma, se remettait peu à peu de sa blessure. Immédiatement, le gouverneur Renaud en informa Aetius, récemment rentré de Sirgonia après avoir appris que Roswyn et l'héritière du trône d'Ethyria ne faisaient plus désormais qu'une seule et même personne. Le capitaine voulu aussitôt se rendre au chevet de l'elfe afin de le questionner mais les médecins du gouverneur s'opposèrent formellement à ce que le militaire puisse faire parler Wyglen dans l'état où celui-ci se trouvait encore actuellement.

 

   Le médecin qui s'était personnellement occupé de la santé de l'elfe dû convaincre Aetius :

   - Si vous désirez le tuer, et de la sorte n'obtenir aucune des réponses que vous cherchez, alors essayez de le faire parler si vous le pouvez mais je vous conseille plutôt d'attendre quelques jours, je vous en informerai le moment venu.

 

   Dépité, mais comprenant le bien-fondé de l'avertissement du soigneur, Aetius se retourna vers Renaud et lui dit :

   - Et bien gouverneur, je crains qu'il ne me faille encore prendre patience quelques jours. J'ai des questions à poser à ce chien et par Nélos il me dira tout ce que je désir savoir ! Cependant j'attendrai sans doute un peu plus longtemps car demain, accompagné d'une dizaine de mes hommes, je vais partir pour le pays des gobelins.

 

   Le gouverneur Renaud eut un haut-le-corps. L'air effrayé, il répondit :

   - Le pays des gobelins, vous n'y pensez pas !? Par tous les dieux que voulez-vous aller faire dans ces régions maudites ? Ah oui, je comprends... Vous êtes inquiet au sujet de la jeune Roswyn !

Effectivement gouverneur, cette jeune écervelée est partie sans écouter mes conseils, et ce, afin d'effectuer je ne sais quelle recherche. J'ai réellement peur pour sa vie, les gobelins d'Ishtouk sont de vrais sauvages !

 

   - Mais vous-même, répondit Renaud, que pouvez vous faire avec une dizaine d'hommes à vos côtés ? Vous savez que le roi gobelin possède d'innombrables guerriers, vous risquez de vous faire tuer à tout instant ! Cette jeune femme n'était-elle pas en outre accompagnée de cet elfe, cet... Elwyn de la tribu des Sedes-odaï je crois ? Deux personnes risqueraient de passer bien plus inaperçues qu'un plus grand nombre et dans ce cas…

   - Je n'ignore pas cela, coupa Aetius, mais je ne puis rester ici à ne rien faire, ignorant ce qui est arrivé à Roswyn et ne sachant pas si elle est toujours en vie ? Non, c'est décidé, demain matin je partirai à sa recherche et je prie les dieux de pouvoir la retrouver saine et sauve.

 

*   *   *

 

   A Ixos, non encore remis des paroles prononcées avec fermeté par le général Eudes, paroles qui assuraient le gouverneur Théodorus de Sirgonia que le mariage de la fille de ce dernier avec Bertrand se ferait bel et bien, le fils de Manon fit appeler Eleonor et lui dit :

   - Puisqu'il m'est impossible de quitter la cité actuellement, je voudrais que tu te rendes seule dans la tribu des Sedes-odaï et que tu remettes les plans des bâtons de feu à Aethelwyn, ce document n'a que trop traîné ici et j'ai peur qu'il ne disparaisse !

 

   La fille de Gildric accepta de suite d'effectuer ce voyage car elle comptait justement remercier le druide de l'avoir aidée à s'enfuir de Cinaxa. Récemment affectée au service de l'Alliance du Nord, Eleonor dû cependant demander au général Eudes la permission de quitter la ville pour quelque temps. Ce fut cependant avec quelque inquiétude que le général accepta que la fille de Gildric puisse effectuer un tel voyage.

   - Je n'ai rien à vous refuser, vous êtes la fille du gouverneur de Phaéton et votre engagement dans l'Alliance s'est fait de votre propre volonté. Je dois cependant vous mettre en garde concernant ce déplacement, la tribu des Sedes-odaï se trouve loin au Sud-est et Bertrand ne pourra pas vous accompagner, vous savez qu'il est retenu ici jusqu'à ce qu'il puisse se rendre à Sirgonia afin d'épouser Blanche. Depuis que vous êtes ici je me suis pris d'affection pour vous, vous me rappelez ma défunte fille et j'admire votre courage, c'est pourquoi je vous recommande d'être extrêmement prudente au cours de votre voyage. Remettez toutes mes amitiés au druide Aethelwyn et à sa soeur Ellawen et assurez-les que nous restons leurs indéfectibles alliés.

 

   Ces recommandations étant dites, Eléonor sauta au cou du vieux soldat et l'embrassa sur la joue.

   - Merci général, vous êtes un père pour moi. Soyez certain que je ferai très attention et que je reviendrai dès que possible.

   Le lendemain matin, se séparant de Bertrand, la jeune femme prit la direction de l'Est. Elle comptait traverser cette partie des Grandes Plaines, longer la frontière Nord des Landes Sombres et, à partir du village des Tes-elwens dans la forêt des Blanpeaux, prendre la route du sud qui la conduirait jusqu'à la tribu des Sedes-odaï.

   Dans le courant de l'après-midi, alors que le soleil était haut dans le ciel et qu'une chaleur étouffante s'était abattue sur le nord des Grandes Plaines, Eleonor, qui traversait une région couverte d'herbes hautes, entendit soudain des cris provenant d'un endroit situé à une cinquantaine de mètres devant elle. La jeune femme activa sa monture pour se diriger au plus vite vers la place d'où maintenant s'élevaient de véritables hurlements.

   Très vite, la fille de Gildric avait compris le sérieux de la situation. En effet, à quelques mètres d'elle, une jeune elfe, désarçonnée par son cheval, gisait par terre, les yeux remplis d'horreur en regardant une araignée géante qui s'apprêtait à bondir sur elle. La fille n'avait pu se saisir de son arc qui s'était retrouvé sur le sol à plusieurs mètres d'elle et désarmée, attendait la mort en poussant des cris aigus. Voyant qu'elle n'aurait pas le temps de descendre de cheval, Eléonor, sans se poser de question, se saisit d'un de ses deux yatagans et le lança avec force vers l'horrible arachnide qui fut aussitôt transpercée de part en part.

   L'effroi se lisait encore dans les yeux de la jeune elfe quand Eleonor, sautant en bas de sa monture, se dirigea vers elle afin de s'enquérir de son état.

 

   L'amie de Bertrand se pencha vers l'elfe et l'aida à se redresser tout en lui demandant :

   - Vous n'êtes pas blessée, rien de cassé j'espère ?

   Toute tremblante encore, l'étrangère répondit :

   - Je ne crois pas non...Quelle horrible bête... Merci, sans vous je serais morte maintenant !

   - Cette région est infestée d'arachnides, répondit Eleonor. Vous devriez être prudente en voyageant par ici.

  - Oui, c'est mon cheval qui m'a désarçonnée en apercevant l'araignée géante et je n'ai pas eu le temps de me saisir de mon arc. Mais j'aimerais connaître le nom de celle qui m'a sauvé la vie, je vous en serai éternellement reconnaissante.

   - L'on me nomme Eleonor et je suis attachée au palais d'Ixos, mais vous même...?

   - Je suis Cylin, de la tribu des Tes-elwens dans la forêt des Blanpeaux, je me dirigeais vers l'Ouest quand ce monstre m'a attaquée.

   - Je vous recommande encore la plus grande prudence tant que vous n'aurez pas atteint les alentours d'Ixos, conseilla la fille de Gildric.

 

   Puis, après avoir aidée Cylin à retrouver sa monture, les deux jeunes femmes se séparèrent et reprirent chacune leur route.

 

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